IX
1
winfried est vide à l’extérieur (mais je suis son vaisseau)
d’apparence il est spacieux, pas vide, gare
à ses mots, leurs perspectives sont bonnes
son lit, qui voulait regarder à l’extérieur,
servait de fauteuil déjà,
mais il le rejette : se levait (le rejetait)
à la fenêtre
il se réjouit de ses yeux débordés. il entre
son champ, au-devant de sa vue, il ne s’exclame
pas trop tôt : sa chambre est temps, son mouvement
espace, derrière lui l’avant-plan, devant lui le chemin
qu’il est
2
dehors, non environné, il atteint qui l’environne
où il n’est
pas. il y apparaît comme environné
mais fait défaut comme lieu à environner, sa place
est personnelle mais non locale, son absence
n’est pas une omission mais le vide plein d’ouvertures
son reste est trop entier, de sorte que ce n’est pas
lui qui fait défaut mais celui-là même, la création
lui tombe dessus comme des feuilles, comme des ombres
moi-même je mange une pomme, rubicond
X
lui, son lui-même, ils se voyaient marcher,
les rues ?
cherchant qui il n’était pas. la venue procèderait de lui
dans son aspect emprunté, le visage
vers lui détourné.
son immobilité l’amène vers l’extérieur,
à gauche s’étend le gauche, à droite
l’identique le lisse.
prier peut-il de s’apparaître, large comme le ciel,
la transition de qui en soi-même vers qui à travers soi-même,
tout le divers ―
demain ça m’avait abandonné
quand j’étais.
lorsque je persistais à être, devenais devenu
étais été
suis-je devenu plus tard.
pour m’être abandonné,
pour tuer le silence,
il y meurt de moi
traduit du néerlandais par Elke de Rijcke